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"Le choix des méthodes et démarches pédagogiques relève d'abord de l’initiative et de la responsabilité des maîtres."
Fort de cette liberté officielle, chaque enseignant est invité à chercher dans le domaine pédagogique ce qui, d’une part, peut correspondre le plus à ses orientations philosophiques, à sa “personnalité”, et, d’autre part, ce qui présenterait le “meilleur rapport qualité / prix” si l’on utilise ici un terme emprunté à l’économie.
Aujourd’hui, dans certaines cours de récréation, dans des stages, colloques, ou lors de discussions regroupant des enseignants, l’on peut entendre parler, s’interroger, à mots couverts ou très explicitement, à propos de méthodes, techniques, pratiques, démarches... pédagogiques de type “différenciées”, “FREINET”, “institutionnelles”...
Et l’on se rend compte, à l’écoute, qu’une certaine confusion existe parfois entre ces terminologies ou appellations d’origine.
Essayons donc de cerner ce que représentent ces pratiques pédagogiques, ou plutôt ces praxis au sens où le définit Francis IMBERT : “Il nous paraît indispensable de ce donner ce concept de praxis pris dans son sens supérieur, celui d’une visée de l’autonomie qui en appelle à une transformation de la réalité et non à la pure contemplation ou aux effusions du cœur, et de le faire jouer avec celui de pratique compris comme production - au sens industriel du terme - afin de pouvoir éclairer, par ce jeu de différences, ce qu’il en est du faire dans le champ scolaire. Distinguer praxis et pratique permet un repérage des caractéristiques de l’entreprise pédagogique. Y a-t-il place ou non pour une praxis à l’école, ou n’est-ce pas plutôt et le plus souvent de simples pratiques qui s’y développent, à savoir un faire qui occupe du temps et de l’espace, vise un effet, produit un objet (des apprentissages, du savoir) et un sujet-objet (un écolier qui reçoit ce savoir, subit ces apprentissages), mais en aucun cas n’est porteur d’une visée d’autonomie ?”
La Pédagogie Institutionnelle :
Voici comment la définissent Aïda VASQUEZ et Fernand OURY : La Pédagogie Institutionnelle est un ensemble de techniques, d’organisations, de méthodes de travail, d’institutions internes, nées de la praxis de classes actives. Elle place enfant et adultes dans des situations nouvelles et variées qui requièrent de chacun engagement personnel, initiative, action, continuité. Ces situations souvent anxiogènes (...) débouchent naturellement sur des conflits (...). De là cette nécessité d’utiliser, outre des outils matériels et des techniques pédagogiques, des outils conceptuels et des institutions sociales internes capables de résoudre ces conflits par la facilitation permanente des échanges matériels, affectifs et verbaux.
La Pédagogie Institutionnelle peut se définir :
• d’un point de vue statique : comme la somme des moyens employés pour assurer les activités et les échanges de tous ordres, dans et hors de la classe ;
• d’un point de vue dynamique, comme un courant de transformation du travail à l’intérieur de l’école.
Les changements techniques, les relations interindividuelles et de groupes à des niveaux conscients et inconscients, la structuration du milieu, créent des situations qui, grâce à des institutions variées et variables favorisent la communication et les échanges.
Dans la classe (nous préférerions pouvoir écrire dans l’école) devenue lieu d’activité et d’échanges, savoir parler, comprendre, décider, etc. savoir lire, écrire, compter, deviennent des nécessités. Ce nouveau milieu favorise, outre les apprentissages scolaires, l’évolution affective et le développement intellectuel des enfants et des adultes.
(...) la caractéristique de la Pédagogie Institutionnelle : tendre à remplacer l’action permanente et l’intervention du maître par un système d’activités, de médiations diverses, d’institutions, qui assurent d’une façon continue l’obligation et la réciprocité des échanges, dans et hors du groupe.”
Aïda VASQUEZ et Fernand OURY précisent dans leur deuxième livre : “nous estimons que l’étude du milieu éducatif comporte nécessairement trois dimensions au moins :
• Matérialiste : le matériel, les techniques qui commandent les types d’organisation déterminent les activités, les situations, les relations ;
• Sociologique : la classe, groupe et ensemble de groupes, fait partie d’autres ensembles qui la déterminent en partie ;
• Psychanalytique : reconnu ou nié, l’inconscient est dans la classe et parle... Mieux vaut l’entendre que le subir.
Jacques PAIN écrit : “Ce sont aussi trois grands référents :
• Célestin FREINET
• Sigmund FREUD (et l’école freudienne de Paris)
• Kurt LEWIN.
La nomination de la P.I. est le fait de Jean OURY. (...) Il s’agit d’une pédagogie “institutionnelle”, c’est-à-dire d’une pédagogie qui déchiffre à la fois l’enseignement, mais aussi le “savoir”, comme un champ d’instances concrètes, étroitement articulées par la règle de l’Échange, comme un lieu structuré par “l’institution”. Et l’institution ne va pas sans “l’institutionnalisation” quotidienne.”
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