Voici deux articles traitant du duo violence et jeu vidéo :
« Selon
une nouvelle étude, les jeux vidéo violents susciteraient des pensées hostiles
chez ceux qui y jouent. Un lien de causalité entre violence et jeux vidéo
réfuté par de nombreux chercheurs. Alors pourquoi tant de haine contre les jeux
vidéo ?[1] »
[Lire la suite]
« Souhaitant
analyser le phénomène de la violence dans la passion croissante des jeunes pour
les jeux vidéo, l'université de technologie Swinburne à Melbourne, en
Australie, a mené une étude à laquelle ont collaboré 120 individus âgés de 11 à
15 ans. Les conclusions, reprises par The Sydney Morning Herald, font
apparaître que "les jeux vidéo rendent les jeunes plus violents seulement
si ces derniers manifestent déjà par ailleurs de l'agressivité".[2] »
[Lire la suite]
En complément de ces deux articles, nous aimerions attirer l'attention du lecteur sur les trois points suivant :
Que ce soit par les médias à la suite d'un drame de grande ampleur ou dans une énième étude menée par des psychologues farouchement anti-vidéoludisme, le jeu vidéo
est abusivement pris à parti comme étant le fléau majeur de cette,
nouvellement nommée, génération Y et est régulièrement institué au rang de
grand responsable de tous les maux (violence, hyperactivité, agressivité, etc ...) de nos enfants, pour ne pas dire de notre
société moderne. Ceci étant, nous ne pouvons que concéder que la violence existe bel
et bien dans certains jeux vidéo et il n’est pas ici dans notre intention de le nier.
Cependant, il semble important de déplacer un instant notre attention sur une
question bien moins sensationnelle mais qui demeure toutefois au centre du
problème : le jeu vidéo, mettant en scène des actes de violence, est-il
plus à blâmer que le journal télévisé à heure de grande audience dans lequel
est régulièrement montrée la mort en direct de « vraies » personnes
au sein d’un « vrai » conflit ?
De plus,
si l’on observe plus attentivement les sorties de jeux vidéo en une année, on
remarque qu’il existe fort heureusement des jeux non violents. Le problème qui
se pose alors est de connaître quel est le nombre de jeux violents par rapport
au nombre de jeux vidéo qui paraissent par an. A cela deux réponses. D’un côté,
celle de l’industrie du jeu qui annonce un chiffre de 80% de jeux non violents
selon ses études et, de l’autre, les partisans de la non-violence qui dénombrent
70% de jeux violents sur le marché. La question est difficile parce qu’elle
sous-tend de part et d’autre un intérêt sous-jacent : économique pour les
uns, idéologique pour les autres. Mais quelque soit la réponse, une chose est
certaine, au moins 1/3 des jeux vidéos ne sont pas violents. Il n’est par
conséquent pas possible d’attribuer le seul fait de la violence aux jeux vidéo
(pas plus qu’aux autres médias en tout cas).
Enfin, en ce qui concerne les jeux vidéo contenant des scènes de violence, la question de leur identification existe depuis toujours et a notamment été
posée par de nombreuses associations de consommateurs en ces termes :
comment informer l’utilisateur (ou son responsable légal dans le cas de
mineurs) du contenu plus ou moins violent du jeu ? C’est ainsi qu’a été mis en
place, depuis plusieurs années, sur les sites spécialisés, sur les publicités
et sur les emballages de jeux une classification par âge (appelée PEGI :
Pan European Game Information[3])
destinée à donner une information claire sur le public visé par le jeu : tout
public, plus de 7 ans, plus de 18 ans, …. Dans ce sens, il semble évident que la
question de la violence dans les jeux vidéo ne soit pas, en premier lieu, une problématique d’ordre psychologique mais bel
et bien un problème d’ordre éducatif et social. Ainsi, la véritable question
est de savoir, comme cela se fait (doit se faire) pour internet ou le cinéma, ce que font nos enfants et de
s’interroger en permanence sur ce qu’on leur met entre les mains. Il s’agit
donc clairement d’un nouveau défit d’ordre éducatif, et plus particulièrement
parental. Jouer aux jeux vidéo ne conduit pas systématiquement
en soit vers des comportements de violence à la condition sine qua non que
nous, adultes, soyons vigilants à ce que l’on place entre les mains de nos
enfants.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire