"Les métiers d'enseignant, de directeur
d'école, de conseiller pédagogique, de psychologue, de psychopédagogue et de
formateur ne sont pas simplement des métiers techniques, encore moins
mécaniques. Ce sont des métiers de l'humain, comme le dit souvent Mireille
CIFALI, car ils agissent et travaillent non seulement sur l’autre et avec
l'autre, mais aussi sur soi au regard de son identité professionnelle et de son
identité privée.
Ce sont des métiers qui impliquent une double
responsabilité — sur les autres et sur soi —, qui modifient la personne et qui
invitent ou conduisent aux remises en question relativement à leur propre
évolution, inéluctable.
Dès lors qu'on s'inscrit dans une praxis, pratique
réfléchie et réflexive au sens où l'entend Francis IMBERT, il devient
incontournable de s'interroger, d'observer, d'analyser, de chercher à
comprendre l'acte éducatif ou de formation qui relève toujours de l'énigme,
sinon du pari. Mais chacun sait qu'il est difficile, voire impossible, de faire
cela lorsqu'on est dans le feu de l'action, lorsqu’on a "le nez dans le
guidon". D'où un nécessaire recul qui aidera à donner, à trouver de
l'intelligibilité à toute action.
Cette distanciation peut certes se faire
seul, mais elle est bien plus riche dès lors qu'elle est conduite à plusieurs,
que l'on réfléchit, pense, essaie de comprendre avec d'autres, tout
particulièrement avec des pairs, dans une démarche dialogique en vue d'élaborer
un savoir de l'expérience, un savoir de la pratique.
On sait que cela n'est pas coutumier dans le
monde de l'éducation, que c'est même parfois délicat – ce qui ne signifie pas
impossible – et qu'il existe plusieurs façons de s’interroger sur son métier
dans une démarche professionnalisante. En tout état de cause, il reviendra à
chacun de construire son savoir par une intelligence des situations, des actes
et des actions."
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