mercredi 29 février 2012

Citation du jour



« Notre problème éducatif souffre en somme de ne viser unilatéralement que l’enfant qu’il faut élever et de négliger aussi unilatéralement le fait que les éducateurs adultes n’ont pas été eux-mêmes éduqués. Après avoir terminé le cycle de ses études, chacun a l’impression d’en avoir fini avec l’éducation, d’être, en un mot, un adulte. Il ne peut certes en être autrement ; il faut qu’il soit fermement persuadé de sa compétence pour pouvoir affronter la lutte pour l’existence. Le doute et le sentiment d’incertitude le paralyseraient et l’entraveraient, ils enfouiraient la foi si nécessaire en sa propre autorité et le rendraient inapte à l’exercice de sa profession. On veut l’entendre dire qu’il connaît son affaire et qu’il en est sûr, et non qu’il doute de lui-même et de sa compétence. Le spécialiste est condamné de façon absolue à la compétence. Personne ne peut développer la « personnalité » qui n’en a pas lui-même. Et ce n’est pas l’enfant, c’est uniquement l’adulte qui peut atteindre à la personnalité comme fruit mûr d’une activité de vie orientée vers ce but. Car dans l’accès à la personnalité, il n’y a rien moins que le déploiement le meilleur possible de la totalité d’un être unique et particulier. On ne saurait prévoir le nombre infini de conditions qu’il faut remplir pour cela. Toute une vie humaine avec ses aspects biologique, social et psychique y est nécessaire. La personnalité, c’est la suprême réalisation des caractéristiques innées de l’être vivant particulier. La personnalité, c’est l’action du plus grand courage de vivre, de l’affirmation absolue de l’existant individuel et de l’adaptation la plus parfaite au donné universel avec la plus grande liberté possible de décision personnelle. Élever quelqu’un en vue de cela me semble n’être pas une petite affaire. C’est sans doute la tâche la plus haute que se soit donnée le monde moderne de l’esprit. »

Clifford Mayes in Jung And Education: Elements Of An Archetypal Pedagogy

lundi 27 février 2012

Neurosciences et Psychanalyse - Une rencontre autour de l'émergence de la singularité


Conférence du psychanalyste Pierre Laurent, lors du colloque organisé le 27 mai 2008 au Collège de France par le professeur Pierre Magistretti, sur le thème : Neurosciences et Psychanalyse - Une rencontre autour de l'émergence de la singularité.



mercredi 22 février 2012

Correspondances de Freud et Lou Andreas-Salomé


Correspondances de Freud et Lou Andreas-Salomé
Conférence tenue le Jeudi 14 octobre 2010 au Palais de la découverte

Quand en 1912, Lou Andreas-Salomé fait la connaissance de Freud, elle a déjà été l'égérie de Rainer Maria Rilke, le prince de la poésie, et de Friedrich Nietzsche, celui de la philosophie... Avec elle, en qui il voit immédiatement "la compreneuse par excellence", Freud peut faire de la psychanalyse non seulement une science, mais un art. Lou entretient une correspondance avec le médecin de Vienne et par son esprit critique participe activement à l’établissement des principaux concepts du maître. Elle s’oppose d'ailleurs à lui au sujet de la religion qui intéresse Freud à la fin de son œuvre.

A l’heure où la psychanalyse freudienne se voit mise sur la sellette par le développement des neuro-sciences, cette correspondance nous fait ré-entendre les premiers frémissements d’une pratique alors révolutionnaire qui a marqué tout le vingtième siècle.

Thibault de Montalembert prête à Freud sa voix tout à la fois posée et fougueuse, Nathalie Richard incarne quant à elle la vivacité et l’intelligence d’un esprit ouvert à toutes les aventures littéraires et artistiques.

Pour écouter cliquer ici.

lundi 20 février 2012

Éduquer l'adolescent : vers une pédagogie psychanalytique ?

"La rencontre de la pédagogie avec la psychanalyse a constitué un évènement dans l'histoire des idées et une opportunité dans les modes de traitement psychique des adolescents. Ce mouvement d'idées a placé l'éducation, par le lien aux parents puis leurs représentants, au cœur des débats. Force est de constater que les questions d'hier n'ont rien perdu de leur acuité, faisant retour de façon récurrente sur la scène sociale. 

Renouer les fils d'un tel débat nous amène à réinterroger les ressorts du lien éducatif. Le passage des objets d'amour familiaux à l'investissement de l'environnement introduit le rôle du social dans l'accompagnement de la traversée adolescente. A l'adolescence, les jeux sont-ils faits, comme on le prétend parfois, ou est-ce une seconde chance offerte à l'enfant en difficulté ? Une pédagogie bien pensée est-elle de nature à aider l'adolescent lorsque sa vie pulsionnelle le déborde ? Peut-elle l'aider à élaborer sa sexualité, sublimer ses conflits ? L'éducation ne se résume pas à la question de l'autorité ; elle nous interroge sur les moyens dont nous nous dotons pour penser la souffrance présente dans la relation entre adultes et adolescents. En effet, cette relation, dans les structures éducatives comme dans les lieux d'apprentissage, se heurte parfois à des malentendus provoquant violences et traumatismes réciproques. 

Nous proposons de réfléchir sur les rapports d'intrusion comme de séduction au sein de cette rencontre afin de déplier la trame fantasmatique qui organise et donne sens au lien éducatif. Cet ouvrage propose la traduction de textes inédits des principaux pédagogues-analystes des débuts de la psychanalyse, au regard de leur commentaire critique par des auteurs actuels. Il reprend le débat sur les rapports entre éducation et psychanalyse à l'aune de leur constant retour dans le champ clinique et social, pour une nouvelle distribution des cartes en faveur des adolescents."

vendredi 17 février 2012

Le "psy" du jour


Karen Horney (16 septembre 1885 – 4 décembre 1952) est une psychanalyste allemande analysée par Karl Abraham puis par Hanns Sachs, suite à un conflit avec son premier analyste. Influencée au départ par les théories de Freud, elle va ensuite s’en détacher pour enfin se rallier au mouvement néopsychanalytique initié par Harald Schultz-Hencke.

Elle a notamment critiqué le rôle de l'envie de pénis dans la sexualité féminine, le considérant comme une insulte faite aux femmes et a redéfini le concept de névrose comme étant un moyen de régler des conflits internes, qui, sans cela, pourraient avoir des conséquences dramatiques (fortes angoisses, tendances suicidaires, agressivité incontrôlée, etc.). Elle a également répertorié 10 besoins névrotiques :

Aller vers les autres
- Le besoin d'affection, d'appréciation de la part des autres ;
- Le besoin d'un partenaire ;

Aller contre les autres
- Le besoin de pouvoir, de contrôle des autres ;
- Le besoin d'exploiter les autres ;
- Le besoin de reconnaissance sociale ;
- Le besoin d'admiration personnelle ;
- Le besoin de réussite personnelle.

S'enfuir des autres
- Le besoin de restreindre sa vie à un ensemble étriqué (envie de se contenter d'un absolu minimum, idée que « rien ne manquera » à son bonheur) ;
- Le besoin d'indépendance (auto-suffisance) ;
- Le besoin de perfection.

jeudi 16 février 2012

Le "psy" du jour


Erich Fromm (23 mars 1900 - 18 mars 1980) est un psychanalyste « humaniste » américain d'origine allemande, analysé par Frieda Reichmann (qui deviendra sa femme) puis par Hanns Sachs. Il fait d’abord partie du cercle de la "Société psychologique du mercredi" de Freud. Par la suite, il contribue, avec Karl Landauer, à la création de l'Institut psychanalytique de Francfort (1919) et se détourne de la pensée freudienne au profit de la néopsychanalyse initiée par Schultz-Hencke.

Erich Fromm, grande figure de l’école psychodynamique américaine, est un des chefs de file, avec Karen Horney, de l'école culturaliste américaine qui délaisse le primat de la sexualité chez Freud au profit de la culture (pour Fromm les complexes d’Œdipe et de mort ne sont pas universels), l’analyse du passé au profit des effets de la situation « actuelle » et l’intellectualisme au profit de l’empathie. On peut noter que le concept d’union-au-monde d'Erich Fromm est à rapprocher du complexe d’infériorité en psychologie individuelle (c.f. Alfred Adler)

mercredi 15 février 2012

Le "psy" du jour


Harald Schultz-Hencke (1892 - 1953) est un psychiatre et psychanalyste allemand. Il est devenu psychanalyste à la suite de son analyse avec Sándor Radò. Son désaccord vis-à-vis de la centralité de la libido au sein des théories freudiennes va le conduire à se faire expulser de la Société Allemande de Psychanalyse.

Il fonde alors, avec d’autres analystes dissidents, la Deutsche Psychoanalytische Vereinigung (Union Psychanalytique Allemande) le conduisant notamment à la création d’une "néopsychanalyse" dont les principes fondateurs sont : la remise en question de la place de la sexualité au sein de la psychanalyse ainsi que l’application du principe leibnizien énonçant que "toute science doit s'exprimer en termes mathématiques". Dans ce sens, Schultz-Hencke a analysé tous les concepts freudiens afin d’exclure ceux qui ne répondaient pas à cette règle.

mardi 14 février 2012

Entretien avec C.G. Jung



Documentaire élaboré par Michel Cazenave, Pierre-André Boutang et Jean-Denis Bonan à partir d’un entretien accordé par Carl Gustav Jung en 1959 à la BBC :



















lundi 13 février 2012

Citation du jour



« Une renaissance de la psychologie surgit avec la psychanalyse, qui faisait revivre dans la libido sexuelle le maître tout-puissant du destin humain et qui dépeignait soigneusement aux humains les horreurs de l’enfer dans l’inconscient et le péché originel dans le « sentiment de culpabilité ». L’oubli du ciel a été rattrapé plus tard, avec le but « idéal » de la perfection dans la psychologie individuelle, et par la création du « moi idéal ». C’était tout de même un essai significatif pour lire entre les lignes du conscient, un pas en avant dans la redécouverte du style de vie – de la ligne dynamique de l’individu – et du sens de la vie, sans que ce but présent devant les yeux ait été perçu par l’auteur enivré de métaphores sexuelles. En outre la psychanalyse était trop encombrée par le monde des enfants gâtés, ce qui fait que la structure psychique lui apparaissait comme un décalque constant de ce type et que la structure psychique profonde en tant que partie de l’évolution humaine lui restait cachée. Son succès passager résida dans la prédisposition d’un nombre immense de personnes gâtées à accepter volontairement les vues psychanalytiques comme s’appliquant à tous les hommes. La technique de la psychanalyse s’efforçait avec une énergie tenace de présenter certains modes d’expression et certains symptômes comme en rapport avec la libido sexuelle et l’action humaine comme dépendant d’un instinct sadique inhérent à chacun. Que ces derniers phénomènes soit le ressentiment artificiellement créé chez des enfants gâtés, c’est ce que fit apparaître clairement la conception de la psychologie individuelle. Toutefois la psychanalyse tient compte d’une façon approximative et fugitive de l’élément évolutif quoique d’une façon erronée, et à sa manière pessimiste habituelle, en exprimant l’idée du désir de la mort comme but de satisfaction, non par adaptation active, mais en attendant une mort lente, par adaptation à la deuxième loi fondamentale de la physique, sujette tout de même à caution. »

Alfred Adler in Le sens de la vie

samedi 11 février 2012

Les archétypes en psychologie analytique


En psychologie analytique (théorie psychologique élaborée par Carl Gustav Jung), l’inconscient est structuré à partir d’archétypes. Ces derniers ont été définis par le psychiatre suisse comme des « images primordiales ». Il s’agit en effet de modèles primitifs renfermant les thèmes universels de l’humanité et associant à un symbole, une émotion. Ils apparaissent notamment dans les mythes mais également dans les rêves. Les principaux archétypes sont les suivants :

L’archétype de la totalité : le Soi. Il représente la ligne dynamique qui pousse tout individu à s’accomplir et à devenir lui-même.

L’anima et l’animus sont, ce que Jung appelle, des archétypes contra-sexuels (sexuellement opposés). L’anima constitue ainsi la représentation féminine au sein de l’imaginaire de l’homme tandis que l’animus représente la part innée masculine chez la femme.

L’ombre est ce que l’on pourrait appeler la face cachée de l’individu (inadaptée au monde social). Elle est formée de la part individuelle refoulée de chaque être. Elle est le siège des conflits psychiques. « Le plus souvent elle est projetée dans les troubles somatiques, des obsessions, des fantasmes plus ou moins délirants, ou dans l’entourage. »

La persona désigne le masque des acteurs de théâtre. Il s’agit donc, en psychologie analytique, du masque que chaque individu porte en société afin de tenir son rôle social. Il se peut que le Moi et la persona se confondent, conduisant ainsi l’individu à ne plus savoir qui il est.

vendredi 10 février 2012

Le langage et le développement de la personne chez le bébé



Lorsqu’à sa naissance, le nouveau né se met à crier, son cerveau n’est pas encore mature. Et pourtant, dès les premiers jours de la vie, le nouveau né est sensible à la mélodie du langage de sa mère et l’on avance même qu’à 4 jours, un bébé est capable de distinguer sa langue maternelle d’une langue étrangère.

Comment se développe et se construit ce bébé ? 
Quelle est la place de l’environnement ? 

Bernard Golse, Chef du Service de Pédopsychiatrie à l’hôpital Necker, Psychanalyste et Professeur à l’Université Paris Descartes, est l'invité de l'émission "Avec ou sans rendez-vous" sur France Culture afin de répondre à ces questions.

Pour écouter, cliquez ici.


jeudi 9 février 2012

Citation du jour


« Il est hors de doute que chacun se comporte dans la vie comme s'il avait une opinion bien arrêtée de sa force et de ses possibilités ; comme si, dès le début d'une action, il se rendait compte de la difficulté ou de la facilité d'un problème donné, bref comme si son comportement résultait de son opinion. Ceci nous étonne d'autant moins que nous ne sommes pas capables d'enregistrer par nos sens des faits, mais seulement une image subjective, un reflet du monde environnant. "Omnia ad opinonem suspensa sunt." Cette phrase de Sénèque ne devrait pas être oubliée lors d'examens psychologiques. Notre opinion des faits capitaux et importants de la vie dépend de notre style de vie. Si nous nous heurtons directement à des faits nous révélant une contradiction vis-à-vis de l'opinion que nous nous faisons d'eux, là seulement nous sommes disposés par l'expérience immédiate à corriger sur un détail notre manière de voir et à laisser agir la loi de causalité sans pourtant modifier notre opinion générale de la vie. »

Alfred Adler in Le sens de la vie



mercredi 8 février 2012

Citation du jour



« Dans certains cas (de secret, entre autres), tout se passe comme si un mort dans des circonstances dramatiques, honteuses, ou « injustes » ne pouvait s'en aller et restait attaché à la famille sous la forme d'un fantôme ou d'un revenant, caché ou mal enterré dans une crypte dans le cœur d'un descendant, et s'exprimant parfois comme un ventriloque et parfois sous la forme de symptômes répétitif et passant de l'inconscient d'un parent à l'inconscient d'un enfant.. »

Nicolas Abraham et Mária Török in L’Écorce et le Noyau

mardi 7 février 2012

Psychanalyse et néonatalité



Catherine
 et Alain Vanier, psychanalystes, à travers le récit entremêlé de leurs parcours respectifs, nous démontrent tout l'intérêt de la psychanalyse au sein d'un service aussi pointu et particulier qu'est celui de la néonatalogie.

Comment, en effet, par le biais de son écoute spécifique, le psychanalyste peut-il rassurer les parents lorsque ces derniers donnent la vie à un être aussi fragile qu'est l'enfant prématuré ? Aussi, Catherine et Alain Vanier nous montrent l'importance de la présence de l'adulte, de sa parole, de sa prise en compte de l'enfant prématuré (autrement que lors des états d'urgence) qui, même s'il ne le parait pas, perçoit plus de choses que nous le pensons.

Pour écouter, cliquez ici.

lundi 6 février 2012

La psychanalyse sans Oedipe

"La psychanalyse est-elle destinée à une mort lente mais inexorable ? Incarne-t-elle une pratique vouée à être supplantée car désormais inapte à recueillir l'esprit du temps et les exigences qui lui sont propres ? Nous savons qu'elle ne vit pas aujourd'hui son meilleur moment et qu'elle parait de plus en plus menacée par la présumée efficience des thérapies comportementales et cognitives. Face à ce panorama désolant, la question est de savoir si une possible solution ne consisterait pas dans la rencontre de la psychanalyse avec le domaine des études de genre et dans un processus d'amendement qui la libèrerait de ses présupposés ontologiques et universels, à commencer par la version classique du complexe d'Oedipe. En d'autres mots, nous pensons que si la psychanalyse à un futur, celui-ci ne peut qu'impliquer la prise en compte de son incontournable revers politique et social, donc de l'historicité tant de son discours que de sa pratique.
Ce qui est aujourd'hui considéré comme l'un des éléments obsolètes de la psychanalyse est sa prétention de fixer une norme universelle et inquestionnable du développement psycho-sexuel, une vérité méta-historique et originaire du fonctionnement psychique. [...]"

samedi 4 février 2012

Jung, la synchronicité et la physique moderne ...


Afin de sortir (un peu) de la psychanalyse pure, voici la manière dont le physicien Philippe Guillemant explicite le concept de synchronicité mis en évidence par Jung (dans sa psychologie analytique) et au sujet duquel ce dernier eut de nombreux contacts avec le prix nobel de physique Wolfgang Pauli.

Il nous présente ainsi la Théorie de Double Causalité exposée dans son ouvrage intitulé La Route du Temps.


« La Théorie de la Double Causalité ou TDC est en effet déduite de différentes interprétations de résultats de la physique moderne, en théorie du chaos, mécanique quantique, théorie de la relativité, physique statistique, etc.

(A noter que l'illustre physicien Stephen Hawking popularise les interprétations sur lesquelles la TDC est fondée dans son dernier livre)

La TDC reste cependant une théorie métaphysique parce qu'elle repose sur les deux postulats suivants :

- L'authenticité de notre libre arbitre : notre liberté n'est pas une illusion, nous faisons réellement des choix dans nos vies qui ne dépendent pas que du passé.

- L'omniprésence du futur : l'univers est déjà réalisé - partiellement - dans notre futur, selon des versions multiples permettant à notre destin de changer.

Ces deux postulats conduisent à faire émerger le rôle très important de l'intention dans la réalisation d'un destin individuel. Le pouvoir de l'intention réside dans la capacité d'un être humain à relever instantanément les probabilités d'occurrence d'un destin choisi, au dépend d'un autre destin devenant alors moins probable. Tous ses futurs potentiels évoluent simultanément en fonction de leurs probabilités à l'intérieur d'un "Arbre de Vie" personnel.

La seconde causalité, inverse de la causalité habituelle ou encore rétrocausale, nous explique comment certaines causes peuvent parfois dériver de leurs effets, alors que les effets sont censés habituellement dériver des causes. Il s'agit d'une influence du futur sur le présent, qui n'est possible que dans un univers déjà réalisé où un déterminisme inversé est à l'œuvre, analogue à la cosmologie top-down de Stephen Hawking.

Il s'ensuit que les probabilités d'occurrence de certains effets, une fois grandies par l'intention, peuvent remonter le temps pour augmenter dans notre futur immédiat les probabilités d'émergence d'opportunités qui semblent en être les causes. Cela se traduit par des coïncidences ou par la manifestation d'un hasard synchrone chargé de sens et d'autant plus surprenant qu'il laisse penser avec force à l'influence d'un certain "état d'esprit". La TDC confirme la justesse de cette intuition d'un lien acausal entre esprit et évènement dans les synchronicités, lien initialement introduit par Wolfgang Pauli (Prix Nobel de Physique) et Carl Gustav Jung.

Le point le plus intéressant de la Théorie de la Double Causalité est qu'elle se présente comme une théorie expérimentalement vérifiable, à la fois scientifiquement et sur le plan personnel. L'influence du futur sur le présent (ou rétrocausalité) a par exemple fait l'objet d'une expérimentation scientifique publiée dans une revue très sérieuse, et la production volontaire de synchronicités a été vécue par l'auteur à l'occasion de plusieurs avalanches de coïncidences (voir certains extraits du livre) dont certaines peuvent être considérées comme des preuves directes de la seconde causalité rétrocausale. En nous expliquant comment nous pouvons mentalement provoquer les coïncidences, et même en faire bon usage, Le livre la Route du Temps nous montre aussi de quelle façon la TDC peut se prêter à des expériences reproductibles. »

vendredi 3 février 2012

La citation du jour


« L'important intérêt de la psychanalyse pour la science de l'éducation se fonde sur un énoncé qui est parvenu à l'évidence. Ne peut être un éducateur que celui qui peut sentir de l'intérieur la vie psychique infantile, et nous adultes ne comprenons pas les enfants, parce que nous ne comprenons plus notre propre enfance. »

Sigmund Freud

jeudi 2 février 2012

L'inconscient comme système de traces mnésiques

« Si la réalité interne inconsciente se constitue à partir d’une association entre des traces primaires aboutissant à de nouvelles traces qui demeurent inconscientes, si le lien avec les expériences initiales se perd tout au long de se processus d’inscription, de réinscription et d’association, s’il n’y a pas de lien direct et simple entre le signifié du monde extérieur et le signifié produit dans la réalité interne inconsciente, alors faut-il en déduire qu’on ne peut mettre en relation directe l’inconscient avec l’une ou l’autre forme de mémoire, la mémoire explicite, implicite, procédurale, ou d’autres définies dans les terminologies de la neuropsychologie ?

De fait, les traces qui constituent le scénario fantasmatique de la réalité interne inconsciente sont bien différentes d’un système de mémoire donné. Il s’agit à proprement parler de nouvelles traces mnésiques propres à l’inconscient, qui ne sont pas forcément ramenables à l’une ou l’autre des structures vouées à la mémoire définies et localisées par l’approche neuropsychologique cognitive. L’inconscient n’est donc pas une mémoire, mais un système de traces mnésiques réarrangées qui ne sont pas un reflet de la réalité externe qui les à engendrées.


[…]


Les traces qui constituent ce réseau d’associations de l’inconscient ne sont plus en connexion directe avec l’expérience initiale du monde externe. Par le biais de multiples réassociations, l’accès direct à l’expérience initiale est perdu. On a plutôt à faire à un scénario complexe qui s’est constitué en discontinuité par rapport à la réalité. Le travail analytique peut aboutir à rétablir cette discontinuité, en démasquant le scénario fantasmatique.


[…]


A ce propos, on comprend qu’on ne désensibilise pas un scénario fantasmatique par une thérapie comportementale. Celle-ci ne peut, en fait, agir que si la relation entre perception et inscription est conservée sous une forme linéaire et univoque – en d’autres termes en agissant sur les traces primaires […]. Il s’agit là, en quelque sorte, de « déconditionner » des synapses facilitées en relation à un évènement. Par contre les thérapies comportementales ne peuvent pas accéder aux associations de traces secondaires qui constituent le scénario fantasmatique. »

mercredi 1 février 2012

Sigmund Freud et l'invention de la psychanalyse (2)


Sigmund Freud
 et l'invention de la psychanalyse  : deuxième partie.




La citation du jour


« Le fait d'être négativé dans son origine par sa mère fragilise énormément un être humain, puisque c'est en réparant cela qu'on redonne toute sa puissance à un enfant abandonné, par exemple. »


Françoise Dolto