"La psychanalyse est-elle destinée à une mort
lente mais inexorable ? Incarne-t-elle une pratique vouée à être supplantée car
désormais inapte à recueillir l'esprit du temps et les exigences qui lui sont
propres ? Nous savons qu'elle ne vit pas aujourd'hui son meilleur moment et
qu'elle parait de plus en plus menacée par la présumée efficience des thérapies
comportementales et cognitives. Face à ce panorama désolant, la question est de
savoir si une possible solution ne consisterait pas dans la rencontre de la
psychanalyse avec le domaine des études de genre et dans un processus
d'amendement qui la libèrerait de ses présupposés ontologiques et universels, à
commencer par la version classique du complexe d'Oedipe. En d'autres mots, nous
pensons que si la psychanalyse à un futur, celui-ci ne peut qu'impliquer la
prise en compte de son incontournable revers politique et social, donc de
l'historicité tant de son discours que de sa pratique.
Ce qui est aujourd'hui
considéré comme l'un des éléments obsolètes de la psychanalyse est sa
prétention de fixer une norme universelle et inquestionnable du développement
psycho-sexuel, une vérité méta-historique et originaire du fonctionnement
psychique. [...]"
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