mardi 31 janvier 2012

La thérapie par le jeu vidéo


"La pratique de certains jeux vidéo, jugés violents ou choquants, par des jeunes – public sensibles et fragiles – pose question. Ces contenus sont d'autant plus problématiques qu'ils font souvent l'objet d'une consommation solitaire, fragmentée, répétée et active, qui favoriserait une imprégnation plus forte et l'induction de comportements agressifs. Certains redoutent que l'intensification des pratiques ne débouche sur des formes d'addiction." Cet extrait d'une note datée de novembre 2010 du Centre d'analyse stratégique, organisme rattaché à Matignon, résume en quelques mots les principaux reproches faits aux jeux vidéo : violence, désocialisation, addiction… Au point que l'organisme d'Etat se questionne sur une possible régulation de ce loisir.
Pourtant, certains psychologues et psychanalystes estiment que les jeux vidéo ont des effets thérapeutiques bénéfiques pour leurs patients, enfants ou adultes. Tisser une relation de confiance entre le thérapeute et le patient, recréer de l'estime de soi, faire parler l'enfant renfermé, ou bien accéder à une partie de l'inconscient… Alors que certaines structures hospitalières, comme l'hôpital Marmottan à Paris, ouvrent des consultations pour soigner les "drogués du jeu vidéo", ces professionnels ont fait le pari inverse : celui du jeu vidéo qui fait du bien.

"UNE VOIE ROYALE D'ACCÈS À L'INCONSCIENT"

François Lespinasse, aujourd'hui à la retraite, a été le premier psychologue en France à utiliser les jeux vidéo en thérapie, en partenariat avec l'infirmier José Perez, et ce dès 1995 à l'hôpital de jour de Bordeaux. Il s'occupait d'enfants inhibés voire autistes, ayant des difficultés de communication. "Il faut les voir comme des enfants dans une bulle, mais avec des hublots. On ne va pas forcer l'ouverture de ces hublots, mais l'enfant peut décider de les ouvrir." Les jeux vidéo sont une manière d'y arriver. "Les jeux vidéo sont une source d'échange avec les autres, ils peuvent en parler avec d'autres camarades. On peut les socialiser par ce biais-là."

Si François Lespinasse utilisait les jeux Super Mario 2 et 3 pour créer un lien et socialiser l'enfant replié, Yann Leroux, psychologue à Périgueux, se sert de la console comme d'autres usent du dessin ou de la pâte à modeler pour "faire parler" le jeune patient. "Dans les thérapies avec les enfants, les jeux vidéo deviennent de plus en plus l'équivalent des rêves : une voie royale d'accès à l'inconscient", écrit-il. Une approche similaire à celle de Michael Stora, psychanalyste à Paris, pour qui "le jeu vidéo est un prétexte pour affronter des représentations".

Pour cela, les deux psychologues se servent principalement du jeu Ico, jeu japonais sorti en 2001 sur PlayStation 2. Dans ce dernier, un enfant, Ico, est enfermé dans une forteresse isolée par les habitants de son village, persuadés que les cornes sur sa tête sont signe de malheur. Ico rencontrera Yorda, une jeune fille mystérieuse et fragile, qu'il devra protéger à tout prix des ombres qui tentent de l'empêcher de fuir de l'édifice.

"La trame narrative d'Ico est inspirée du conte, explique Yann Leroux. L'abandon et la mise au ban du personnage principal permettent une identification facile pour l'enfant." Lors d'une séance, un jeune patient de Yann Leroux, qui souffre de troubles de l'apprentissage dus à de l'inhibition intellectuelle et affective, essaiera par tous les moyens de jeter dans le vide Yorda, qu'il ne supporte plus de devoir protéger tout le temps. En discutant avec lui après la séance de jeu, l'enfant évoque son petit frère et sa petite sœur dont il doit s'occuper. "Il m'explique alors qu'il a mieux à faire que de jouer au parent avec eux…" Yann Leroux met cependant en garde : "Ce n'est pas parce qu'on donne un jeu que l'on lit dans l'inconscient à livre ouvert. L'usage du jeu vidéo ne facilite pas forcément les choses."

LE JEU VIDÉO NE GUÉRIT PAS À LUI SEUL

Les professionnels qui utilisent ce média posent plusieurs garde-fous à l'utilisation du jeu vidéo en thérapie. Le premier, et probablement le plus important, est de casser l'idée selon laquelle le jeu vidéo va guérir à lui seul. Il fait partie d'un panel de supports thérapeutiques, dont l'ensemble va permettre au patient d'aller mieux. "Ce n'est pas le jeu vidéo tout seul qui va soigner, c'est un tout, affirme Philippe Gérard, infirmier en hôpital psychiatrique. Le jeu vidéo aide à la confiance, il permet de vivre des choses extraordinaires sans rien risquer."

Contrairement à ses confrères psychologues, Philippe Gérard a lancé un atelier jeux vidéo pour adultes dans un grand hôpital psychiatrique parisien. L'objectif premier est de "sortir les patients de l'isolement et les occuper car les journées sont longues". Mais le jeu vidéo permet également de créer une relation de confiance entre le soignant et des personnes abîmées, dépressives ou handicapées. "La confiance va 100 % plus vite qu'avec des médicaments. On leur a tellement menti, on les a tellement violentés… ils ne peuvent pas faire confiance facilement. Avec le jeu, on partage." Si les patients peuvent jouer entre eux, l'infirmier participe également aux parties de jeux de tennis, de foot ou de course…

Philippe Gérard n'hésite pas à parler de "nourriture spirituelle positive" dans le cadre de ces ateliers. "C'est très important de les féliciter lorsqu'ils réussissent, car ces patients n'ont aucune confiance en eux, le plus souvent car ils ont manqué d'amour enfant." Pas question pour autant de les laisser gagner  : "Ils n'ont pas envie qu'on leur mente et qu'on se fiche d'eux. Néanmoins, si le patient fait beaucoup d'efforts et que ça ne marche pas, je peux perdre volontairement."

CADRES ET RÈGLES

L'infirmier insiste sur le besoin de cadres et de limites pour que l'exercice soit efficace. "Le jeu peut être un anxiolytique, à condition que ça ne soit pas fait n'importe comment. Si tout le monde peut participer, il faut néanmoins discuter avant pour voir si la personne peut gérer une activité de trente à quarante-cinq minutes." Les ateliers ont également lieu un jour précis de la semaine, à une heure fixée. Le jeu vidéo n'est pas en libre service.

Ces règles sont également utilisées dans les thérapies pour enfants. L'atelier a lieu un jour dans la semaine – souvent le mercredi pour les hôpitaux de jour – et dure rarement plus d'une heure. Chaque séance est toujours accompagnée d'un moment de parole, avant ou après le jeu, selon les thérapeutes. Et pendant le jeu, les enfants, souvent en petits groupes de trois ou quatre, ne sont pas livrés à eux-mêmes. Un médiateur est là pour fixer un cadre, faire passer la manette si l'un des enfants refuse d'arrêter sa partie, aider en cas de difficulté…

Pour cela, "il est essentiel que l'animateur soit à l'aise avec les jeux vidéo, sinon cela ne sert à rien !" prévient François Lespinasse. Ce dernier précise qu'il n'aurait pas pu mener son atelier pendant dix ans sans l'aide de José Perez, infirmier et féru de jeux vidéo. "José avait plaisir à y jouer, et il faut avoir du plaisir à jouer avec les enfants."

RÉSISTANCE DES COLLÈGUES

Cette nécessité d'être soi-même joueur de jeu vidéo explique peut-être en partie l'isolement de cet outil de soin dans le paysage médical. En ouvrant le premier atelier jeu vidéo en 1995, François Lespinasse pensait que "les José Perez étaient nombreux, mais en fait, pas du tout !" La retraite du psychologue et le changement d'affectation de l'infirmier ont conduit à la fermeture de l'atelier de Bordeaux. Celui de Philippe Gérard, qui aura duré cinq ans, n'a pas non plus survécu à son départ dans un autre hôpital psychiatrique de la région parisienne. Et si Michael Stora se targue d'un taux de réussite de plus de 80 % lors des sept années durant lesquelles il a utilisé le jeu vidéo auprès d'enfants au centre médico-psycho-pédagogique de Pantin, il estime avoir été poussé vers la sortie après avoir été copieusement sifflé par des collègues alors qu'il expliquait le but de sa thérapie avec Ico. Aujourd'hui, il exerce en libéral.

Bien souvent, la première source de résistance à l'instauration d'ateliers jeux vidéo provient des confrères, et pas des parents. "En 1995, les jeux vidéo étaient assez neufs, et on n'avait pas beaucoup de recul dessus, se remémore François Lespinasse. Il y avait beaucoup de défiance au sein des collègues, qui avaient peur que le jeu vidéo ne devienne une source d'angoisse pour les enfants. Avec l'accord du médecin, nous avons commencé avec des enfants souffrant de pathologies moins lourdes, et ils ont vu que cela marchait."

Pourtant, près de quinze ans plus tard, les professionnels rencontrent toujours les mêmes difficultés. "Cela a été très dur au niveau des collègues et de la hiérarchie, soupire Philippe Gérard. Il y avait beaucoup de réticences et d'idées reçues : ça n'apporte rien, vous faites ça juste pour vous amuser, vous n'allez quand même pas leur faire tuer des gens…" L'infirmier insiste sur "l'énorme investissement" personnel que demande un tel atelier, qui se réalise en hôpital psychiatrique en sus des horaires de travail classiques à l'initiative de quelques soignants. "Tout le monde n'a pas forcément l'énergie nécessaire."

Philippe Gérard a renoncé à l'idée de monter un autre atelier jeux vidéo dans son nouvel hôpital, estimant que le personnel n'est pas assez motivé. Les choses changeront-elles avec la nouvelle génération, biberonnée au jeu vidéo ? Michael Stora n'est pas très optimiste : "Lors des stages en formation continue que j'anime sur le sujet, je constate que ce sont les jeunes praticiens qui sont les plus frileux."

Pour en savoir plus :

– Un atelier thérapeutique jeu vidéo en hôpital de jour pour jeunes enfants, par François Lespinasse et José Perez.

– Histoire d'un atelier jeu vidéo : Ico, un conte de fée interactif pour des enfants en manque d'interactions, par Michael Stora.

– Le jeu vidéo comme support d'une relation thérapeutique, par Yann Leroux.

Chloé Woitier (Le Monde)

Sigmund Freud et l'invention de la psychanalyse (1)


Sigmund Freud et l'invention de la psychanalyse  : première partie.




Repère : Le langage chez l'enfant de 0 à 3 ans


Quelques repères dans le développement du langage chez l'enfant.

- de 0 à 3 mois :

L'enfant réagit à la présence, à la voix d'un tiers.
Il réalise ses premiers jasis (premiers sons), des regards et des sourires intentionnels de réponse.

- de 3 à 6 mois :

L'enfant réagit aux intonations de voix (maternelle notamment). 
Il réalise ses premiers rires, ses premières vocalises ("areu").

- de 6 à 9 mois :

L'enfant commence à réagir à son prénom.
Il comprend les félicitations ("bravo"), le "non", quand on lui dit "au revoir".
Il réalise ses premières formulations monosyllabiques : "ba", "be", ...

- de 9 à 12 mois :

Le babillage ("ba") se diversifie.
L'enfant salue, refuse et pointe du doigt.
Il comprend quelques mots familiers.

- de 12 à 18 mois :

L'enfant comprend de petites phrases portant sur son quotidien.
Il formule ses premiers mots en contexte.

- de 18 à 24 mois :

L'enfant comprend des ordres simples en contexte.
L'enfant utilise des mots-phrases.
Explosion lexicale : l'enfant acquiert un grand nombre de nouveaux mots.

- de 2 à 3 ans :

L'enfant comprend des ordres simples hors contexte.
L'enfant parle de lui en utilisant le "moi".
L'enfant dit son prénom.
L'enfant construit de petites phrases simples (2, 3 mots avec un verbe).

lundi 30 janvier 2012

Le "psy" du jour


Donald Winnicott est un pédiatre, psychiatre et psychanalyste britannique né en 1896 et décédé en 1971. Bien que ses théories s'appliquent également à l'adulte, Donald Winnicott est plus particulièrement connu pour ses travaux concernant la pédo-psychanalyse. Il a notamment cherché à théoriser le développement psycho-affectif chez le nourrisson et le petit enfant. Dans ce sens, ses travaux ont permis de mettre en exergue les enjeux fondamentaux de la relation précoce entre les parents (la mère en particulier) et le nourrisson.


Freud, à travers l'établissement de stades du développement psychique de l'enfant (stades oral, anal et phallique suivi de la résolution du complexe d’Oedipe), avait mis en avant le fait que le psychisme de tout être humain suit une maturation définie et structurée. Cependant, l'environnement de l'enfant, représenté notamment par la mère ou son substitut, a un impact majeur sur le libre déroulement de cette maturation psychique. 


Au tout début de sa vie, le nourrisson se retrouve dans une situation de dépendance absolue vis-à-vis de son entourage. C'est plus particulièrement la mère, par une préoccupation maternelle primaire, qui va répondre aux besoins de l'enfant. Dans le cadre d'un développement harmonieux de l'enfant, Donald Winnicott a ainsi mis en évidence 4 fonctions de la mère. 


Tout d’abord, la mère, en résonance avec les besoins de son bébé, se montre toujours présente pour lui au bon moment. Ce dernier a alors une impression de toute puissance (tout se déroule comme s’il faisait apparaître sa mère à sa volonté). On nomme cela l'object presenting (présentation de l'objet).

De plus, la mère, par ses soins et par le fait de tenir (holding) son bébé contre elle, offre à l'enfant une protection aux excitations de l'environnement auxquelles ce dernier ne peut faire face.

Aussi, par la manipulation (handling) de l'enfant lors de la toilette, de l'habillage, la mère donne à l'enfant l'occasion de percevoir une limite entre le Moi et le monde extérieur.
Tout ceci va contribuer à ce que l’enfant arrive à dépasser une période au cours de laquelle il ne fait pas la distinction entre le Moi et le non-Moi (passage du faux self au vrai self).

Cependant, afin de laisser un espace de développement suffisant pour que la maturation psychique de l'enfant se fasse dans de bonnes conditions, il est nécessaire que la mère soit  présente pour son bébé sans être envahissante (concept de mère suffisamment bonne).

L'enfant prend ainsi la pleine mesure de sa dépendance et peut se développer de façon harmonieuse.

samedi 28 janvier 2012

La "psy" du jour


Françoise Dolto est une pédiatre et psychanalyste française née en 1908 et décédée en 1988. Elle est plus particulièrement connue pour ses travaux en psychanalyse des enfants, dont elle est l'une des pionnières. Outre son apport majeure en pratique clinique, elle a notamment changé le regard de l'adulte vis-à-vis de l'enfant, faisant de ce dernier un être à part entière.





Le "psy" du jour


Cinquième et dernière partie du documentaire sur Jacques Lacan (psychiatre et psychanalyste français né le 13 avril 1901 et décédé le 9 septembre 1981)
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vendredi 27 janvier 2012

Le "psy" du jour


Quatrième partie du documentaire sur Jacques Lacan (psychiatre et psychanalyste français né le 13 avril 1901 et décédé le 9 septembre 1981) :




jeudi 26 janvier 2012

Le saviez-vous ?



Anna Freud et Mélanie Klein sont souvent citées (à tort) comme étant les premières à avoir effectué des psychanalyses sur des enfants. Même s'il est vrai que ce sont les grandes initiatrices de la théorisation de la psychanalyse d'enfants, il n'en demeure pas moins vrai que ce ne sont pas à elles que l'on doit les premières tentatives d'appliquer les théories du père de la psychanalyse sur des cas d'enfants (cas du petit Hans - "traité" par Freud - mis à part).

Dans ce sens, la première à s'être intéressée à la psychanalyse d'enfants est Hermine Von Hug-Hellmuth (1871 - 1924). La technique employée par cette institutrice n'a pas fait date car jugée trop directive. Toutefois, il est important de rappeler que c'est elle qui a ouvert la voie sur le fait de mâtiner la psychanalyse de pédagogie et de jeu lorsqu'on appliquait cette pratique thérapeutique pour des enfants. De plus, l'intérêt de la pratique de Von Hug-Hellmuth était de se rendre chez ses petits patients. L'instauration d'un cadre rigide pour la psychanalyse n'a cependant pas permis de conserver cette manière de procéder.

A tort, puisque l'enfant, chez lui, s'est battit un univers. Comment réaliser une introspection efficiente de l'inconscient de l'enfant, si l'accès à son univers nous est seulement partiel ? Par exemple, la psychanalyse d'enfant utilise le jeu comme médiateur entre le patient et l'analyste. En cabinet, le jeu est bien souvent celui de l'analyste qui est certes "pensé" dans ce but mais qui est trop "collé" à une réalité théorique pour être en phase avec la réalité de l’enfant. Afin d'avoir accès à toutes les représentations de la psyché de l'enfant, il est donc nécessaire de le consulter dans "son espace personnel" avec les jouets qui sont les siens et qui sont empreints de son univers à lui.

Le "psy" du jour


Troisième partie du documentaire sur Jacques Lacan (psychiatre et psychanalyste français né le 13 avril 1901 et décédé le 9 septembre 1981)
 :




mercredi 25 janvier 2012

Psychanalyse d'enfants



Pour tout savoir (ou en apprendre déjà un peu) sur la psychanalyse d'enfants, voici une excellente émission de radio dans laquelle intervient Claude Boukobza, psychanalyste, ex-présidente de l'association Espace analytique et consultante à l'unité d'accueil mères-enfants du Centre Hospitalier de St Denis :

Pour écouter, cliquez ici.

Le "psy" du jour


Deuxième partie du documentaire sur Jacques Lacan (psychiatre et psychanalyste français né le 13 avril 1901 et décédé le 9 septembre 1981) :



mardi 24 janvier 2012

Le "psy" du jour


Que l'on adhère ou non, totalement ou partiellement à ses théories, Jacques Lacan (psychiatre et psychanalyste français né le 13 avril 1901 et décédé le 9 septembre 1981) demeure le porte-étendard d'une nouvelle impulsion pour la psychanalyse en France.

Afin de découvrir cet emblématique penseur, je vous propose une séance de rattrapage à travers un documentaire diffusé sur ARTE dont voici la première partie :





lundi 23 janvier 2012

La citation du jour


« La conception de la psychanalyse de Nicolas Abraham et Mária Török étend à toute la vie les possibilités de remaniements psychiques, ce qui réduit relativement la place des conflits et des refoulements instinctifs de l’enfance, tout en augmentant celle des catastrophes, individuelles et collectives, qui surviennent à tout âge. »

Claude Nachin in A l’aide, y’a un secret dans le placard

samedi 21 janvier 2012

La citation du jour



« [La] psychanalyse doit s'adapter [...] au patient et non [le] faire entrer dans des cadres préétablis. » 


Claude Nachin in La méthode psychanalytique

jeudi 19 janvier 2012

La citation du jour



Serge Lebovici (10 juin 1915 – 11 août 2000), psychiatre et psychanalyste français, a dit :

« L’évocation des sens donnés au mot empathie montre que la participation de l’affect y joue un rôle fondamental. Ainsi l’empathie s’opposerait à la compréhension rationnelle du matériel analytique, tandis que l’expérience montre quotidiennement que la compréhension purement intellectuelle des mécanismes du fonctionnement mental n’a généralement aucun effet thérapeutique. » (« L’arbre de vie » in Eléments de psychopathologie du bébé)

Le "psy" du jour



Claude Nachin est un psychiatre et psychanalyste français né en 1930.

Issu d'une famille d'enseignants de Montbéliard, il réalise ses études de médecine à Lyon, entre 1949 et 1957. Ancien psychiatre, il a enseigné la psychopathologie à l'Université de Picardie et a travaillé en tant que psychanalyste à Amiens pendant plus de 30 ans.

La pensée théorique de Claude Nachin s'inscrit dans la suite des travaux de Mària Török et de Nicolas Abraham, eux-mêmes héritiers de la conception ferenczienne de la psychanalyse.

Ainsi, Claude Nachin défend la thèse selon laquelle l'écoute du patient passe avant toute forme de théorie. En cela, sa pratique pourrait être qualifiée d'humaniste. Les travaux sur le deuil prennent également une place importante de son oeuvre.

mercredi 18 janvier 2012

La photo de "psys" du jour



Le comité de Berlin, en 1922
De gauche à droite, debout : Otto Rank, Karl Abraham, Max Eitingon, Ernest Jones.
De gauche à droite, assis : Sigmund Freud, Sàndor Ferenczi, Hans Sachs.

mardi 17 janvier 2012

Le "psy" du jour


Alfred Adler (7 février 1870 - 28 mai 1937) est un médecin et psychanalyste autrichien. Il est considéré, avec Jung et Ferenczi, comme l'un des principaux disciples et dissidents de Freud. 


En tant que médecin, il a longtemps exercé dans les quartiers populaires de Vienne, ce qui a renforcé sa conviction de développer une médecine sociale, ne concevant pas le patient comme un être malade mais comme une personne globale, d'une part, et pointant la nécessité d'un accès aux soins pour les plus démunis, d'autre part.


Dès 1902, il participe aux cercles de discussions animés par Freud mais rapidement, Adler s'aperçoit qu'il ne partage pas la même vision de l'individu que le fondateur de la psychanalyse. Il décide donc de fonder sa propre doctrine qu'il appellera psychologie individuelle, afin de marquer le caractère unique propre à chaque individu.


Tout comme Jung, Adler ne pense pas que la sexualité soit une composante centrale de la personnalité (préférant à la libido, la pulsion d'agression -Agressionstrieb-) et envisage également une interdépendance collective des inconscients. Enfin, Adler pense que "toutes les composantes de l'esprit s'organisent en fonction du but que l'organisme se fixe à lui même".

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lundi 16 janvier 2012

Le "psy" du jour


Carl Gustav Jung (26 juillet 1875 - 6 juin 1961) est un médecin psychiatre suisse. Il fera partie des premiers collaborateurs de Freud. Cependant, des divergences conceptuelles apparaîtront assez vite entre les deux hommes, notamment dans leur manière d'envisager l'inconscient.

En effet, Jung attribue une grande importance aux sources collectives de l'inconscient, ce qui lui vaudra de mettre en place le concept d'inconscient collectif commun à toute civilisation. Selon Jung, dans toutes les cultures humaines, l'inconscient est structuré par des "images primordiales" renfermant les thèmes universels de l'humanité (il nomme cela archétype).

L'autre concept important développé par le psychanalyste suisse est celui de synchronicité : deux évènements, sans lien de causalité, arrivent simultanément et prennent un sens particulier pour la personne qui les reçoit (alors qu'on ne sait pas quel sens donner à sa vie, la rencontre fortuite avec un livre, une personne, va nous induire une direction).

Ces concepts et les différences théoriques marquées entre Freud et Jung vont conduire ce dernier à fondé une nouvelle théorie psychologique, la psychologie analytique.

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samedi 14 janvier 2012

Le "psy" du jour


Sàndor Ferenczi (16 juillet 1873 - 22 mai 1933) est un médecin hongrois devenu psychanalyste suite à sa rencontre avec Freud. Bien que considéré comme le plus proche disciple du père de la psychanalyse, il se détachera des principes de la cure analytique "traditionnelle" pour édicter les fondements de sa propre théorie. Son objectif a été de proposer une psychanalyse fondée sur une réelle exigence de sincérité


On peut résumer les apports théoriques de Ferenczi ainsi :

- exigence de sincérité et franchise envers le patient ;

- pour Ferenczi, "une pensée dogmatisée est une pensée morte" : la théorie doit donc s'ajuster aux expériences ;

- l'analyse mutuelle : situation de confiance mutuelle permettant de mettre l'analyste et le patient sur un pied d'égalité. L'analyse mutuelle permet à l'analyste de résoudre en partie le problème du contre-transfert (réactions inconscientes du psychanalyste vis-à-vis de son patient) et de placer le patient dans une approche sincère.

- la neocarthasis : l'approche compassionnelle proposée par Ferenczi installe le patient dans une sorte de situation sécurisante (grossièrement dite auto-hypnotique) qui favorise sa libre parole.

- le revécu : le trauma est une commotion interne ou externe modifiant le Moi (clivage du Moi). Le revécu permet au patient de revivre, dans un contexte sécurisé, l'évènement traumatique en vue de le dépasser.


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vendredi 13 janvier 2012

Le "psy" du jour



Thomas Szasz, né le 15 avril 1920 à Budapest, est un psychiatre américain et promoteur d'une certaine antipsychiatrie. En effet, Szasz affirme que les symptômes utilisés pour prouver la maladie mentale ne sont rien d'autre que des étiquettes médicales sanctionnant l'intervention d'un professionnel dans ce qui constitue en réalité un problème social de transgression des normes.


Thomas Szasz a dit : 


"Arrêtons de raconter qu'il y a, derrière chaque pensée tordue, une molécule tordue dans notre cerveau."


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